On pense souvent au Japon pour ses temples, ses métros futuristes ou ses cerisiers en fleurs, mais on oublie que l’archipel s’étend sur plus de 6 800 îles et près de 30 000 kilomètres de littoral. Des eaux cristallines d’Okinawa aux rivages volcaniques du Tohoku, le pays du Soleil-Levant regorge de plages spectaculaires, tantôt tropicales, tantôt brutes, toujours singulières.
Ce guide vous emmène du sud au nord du Japon, pour découvrir les plages paradisiaques les plus iconiques, les baies familiales les mieux équipées, ou encore les recoins méconnus qu’un Japonais lui-même hésiterait à partager.
L’objectif ? Vous faire vivre l’expérience balnéaire japonaise dans toute sa diversité, en t’apportant les informations pratiques, culturelles et géographiques que seul un connaisseur du terrain peut te transmettre.
En résumé
- Le Japon possède un littoral d’une rare diversité, du sable blanc tropical d’Okinawa aux baies rocheuses du nord de Honshu.
- De nombreuses plages sont accessibles en train ou en ferry, parfois au pied de la gare.
- La meilleure saison pour profiter des plages s’étend de mi-juillet à fin septembre, avec des variations selon les régions.
- Certaines plages sont idéalement aménagées pour les familles : eaux calmes, sauveteurs, installations, jeux pour enfants.
- Les activités vont bien au-delà de la baignade : plongée libre, snorkeling, surf, kayak et festivals d’été.
- On distingue les plages près de Tokyo (Kamakura, Enoshima, Chiba, Izu) pour un accès rapide, et celles du sud pour une ambiance plus tropicale.
- Il existe des règles locales à connaître : tatouages interdits sur certaines plages, zones de baignade strictes, peu de plages naturistes.
- Certaines plages (ex : Yonaha-Maehama, Shirahama, Yurigahama) sont classées parmi les plus belles plages d’Asie.
1. Yonaha Maehama (île de Miyako, Okinawa)
L’une des plus longues plages de sable blanc de l’archipel nippon
Située à l’extrême sud du Japon, sur l’île de Miyako (préfecture d’Okinawa), Yonaha Maehama déploie un banc de sable blanc de près de 7 kilomètres, bordé par des eaux turquoise peu profondes. C’est un décor de carte postale, souvent cité parmi les plus belles plages du Japon, et dont la beauté rivalise avec certaines plages du Pacifique Sud.
Son orientation plein ouest offre des couchers de soleil spectaculaires, surtout à la fin de la saison des pluies, quand l’air se purifie et que les teintes virent à l’orange intense. Ce littoral, peu venté en été, garantit une baignade sécurisée et agréable. Contrairement à d’autres plages d’Okinawa, Maehama ne souffre pas d’algues à la saison chaude, un détail que les locaux apprécient.
En arrière-plan, on aperçoit le pont d’Irabu, qui relie Miyako à l’île voisine. L’infrastructure reste discrète : quelques hôtels, des douches, un parking, mais pas d’aménagement invasif. Pour les amateurs de photographie ou de calme absolu, il est conseillé de venir tôt le matin ou en fin de journée, loin des plages horaires fréquentées par les groupes.

2. Jodogahama (côte nord-est de Honshu, préfecture d’Iwate)
Une crique zen entre pinèdes, rochers blancs et mer intérieure
Niché dans la mer intérieure de Sanriku, au nord du pays du Soleil-Levant, Jodogahama (“la plage du Paradis”) incarne à merveille l’esthétique japonaise : rochers calcaires blanchis, pins tordus par le vent, et une eau cristalline d’un calme absolu. Cette crique protégée, située dans le parc national de Rikuchu Kaigan, est un joyau encore méconnu, même parmi les Japonais.
Son nom fait écho à une vision bouddhiste du paradis terrestre, et c’est exactement ce que l’on ressent à l’arrivée : une harmonie silencieuse, accentuée par les sons étouffés de l’eau contre les pierres. Accessible à pied depuis la gare de Miyako (20 min de marche), ou via un petit bateau depuis la baie voisine, c’est une escapade paisible loin du tumulte des plages du sud.
En été, les plongées libres révèlent des poissons côtiers dans une visibilité surprenante pour cette latitude. À marée basse, il est même possible de rejoindre certaines formations rocheuses à pied, ce que peu de voyageurs savent. L’eau y reste fraîche (rarement au-dessus de 24 °C), mais c’est ce qui la rend si vivifiante.

3. Yurigahama (île de Yoron, archipel Amami)
Un banc de sable éphémère perdu en mer de Chine orientale
Yurigahama n’est pas une plage classique : c’est un banc de sable blanc qui n’apparaît qu’à marée basse, à environ 1,5 km au large de l’île de Yoron, dans l’archipel des Amami, entre Okinawa et Kyushu. On s’y rend uniquement en bateau à fond plat, avec un départ conditionné par les horaires de marée. Cette plage éphémère, immergée sous l’eau cristalline quelques heures par jour, attire les voyageurs en quête d’un moment suspendu.
La légende locale veut que si vous ramassez du sable en forme d’étoile ici, vos vœux se réalisent. En réalité, ces fragments sont les carapaces calcaires de foraminifères, un détail que les guides insulaires vous expliqueront avec fierté.
Sur place, aucune infrastructure, pas un arbre pour l’ombre : seulement le ciel, le sable et l’océan Pacifique. Mieux vaut prévoir son chapeau, sa gourde, et son appareil photo. L’expérience est unique, mais ne s’improvise pas : il faut consulter les marées du jour (affichées sur les quais du petit port de Yoron) et réserver son bateau à l’avance.

4. Shirahama (péninsule d’Izu, préfecture de Shizuoka)
La plage de surf la plus célèbre de Honshu
Shirahama, littéralement “plage de sable blanc”, est sans doute la plage la plus populaire de la péninsule d’Izu, à seulement 2h30 de train de Tokyo. Son sable clair, sa largeur (près de 700 mètres), et ses vagues constantes en font un haut lieu du surf japonais, avec une ambiance estivale très marquée entre juillet et septembre.
Dès la mi-juin, des installations temporaires s’y dressent : douches, toilettes, location de planches, food trucks, postes de sauveteurs. C’est une plage animée, festive, parfois bruyante en pleine saison, mais parfaite pour une journée de bain de soleil, de plongée libre, ou simplement pour observer la scène locale.
Hors saison, Shirahama retrouve son calme et séduit les amateurs de photographie et de randonnée côtière. En arrière-plan, la présence du mont Omuro et des collines boisées ajoute au charme naturel de cette plage du Japon.

5. Tatadohama (Shirahama, péninsule d’Izu)
Le spot préféré des surfeurs japonais au sud de Tokyo
À seulement 2 km au sud de Shirahama, dans la péninsule d’Izu (préfecture de Shizuoka), Tatadohama attire chaque été une faune dynamique de surfeurs, plongeurs et jeunes tokyoïtes venus profiter des vagues régulières et d’une ambiance décontractée, presque californienne.
La plage est propre, bien surveillée, avec une eau claire et une sable doré. Elle offre un bon équilibre entre nature préservée et commodités : écoles de surf, cafés de plage, camping aménagé, et aires de barbecue. On peut aussi y pratiquer la plongée libre sur les récifs rocheux proches du rivage, riches en vie marine.
Facile d’accès depuis Tokyo en train jusqu’à Shimoda, puis bus ou taxi jusqu’à la plage, Tatadohama est une alternative plus sportive aux plages classiques de Kamakura ou Enoshima, avec un cadre plus sauvage et une ambiance locale plus marquée.

6. Nishihama (île de Hateruma, archipel de Yaeyama)
La plage la plus méridionale du Japon
Située sur Hateruma, l’île habitée la plus au sud du Japon, Nishihama est un joyau méconnu, baigné par des eaux turquoise d’une clarté exceptionnelle. Loin des sentiers battus d’Okinawa, c’est l’un des rares endroits où l’on peut nager dans une mer cristalline tout en observant à l’horizon la silhouette floue de Taïwan par temps clair.
Le sable est d’un blanc immaculé, presque aveuglant sous le soleil du sud, et la plage est bordée de végétation tropicale. Le snorkeling y est fabuleux : on y croise poissons-perroquets, coraux vivants, et parfois des tortues. Loin des infrastructures touristiques, l’ambiance y est paisible, presque sacrée.
Pour y accéder, il faut rejoindre Ishigaki en avion, puis prendre un ferry pour Hateruma, ce qui en fait une destination réservée aux voyageurs persévérants, mais ô combien récompensés par la beauté intacte du lieu.

7. Kotohiki Beach (préfecture de Kyoto, mer du Japon)
Des dunes chantantes au nord de l’archipel
À l’opposé géographique des plages tropicales du sud, Kotohiki Beach est une étendue sableuse bordée de pins, située dans la petite ville de Kyōtango, sur la mer du Japon, au nord de la préfecture de Kyoto. Sa particularité ? Le sable y “chante” : lorsqu’on le foule par temps sec, il émet un crissement sonore naturel, phénomène rare qui a valu à cette plage d’être classée “Monument naturel”.
C’est un lieu de baignade en été, mais aussi de contemplation en dehors de la saison. Le cadre est sauvage, avec une longue plage incurvée, peu fréquentée, des dunes en arrière-plan, et un air pur venu du large.
Accessible depuis Kyoto en train (via la ligne Kyoto Tango Railway, arrêt Amino), puis en bus ou à pied, Kotohiki séduit les amoureux de paysages insolites et les curieux en quête de plages confidentielles au nord du Japon.

8. Hirizo Beach (péninsule d’Izu, préfecture de Shizuoka)
Un paradis caché, accessible uniquement par bateau
Blottie au sud de la péninsule d’Izu, Hirizo Beach est sans doute l’une des plages les plus secrètes du Japon, prisée des amateurs de plongée libre et de snorkeling. Nichée entre deux falaises, cette crique aux eaux cristallines est accessible uniquement en bateau depuis le port de Nakagi, pendant la saison estivale (juillet à septembre).
Le fond marin y est spectaculaire : récifs, poissons tropicaux, formations rocheuses… On y retrouve une biodiversité étonnante pour le littoral de Honshu, préservée par une fréquentation très encadrée. Il n’y a aucune installation sur la plage : pas de douches, pas de toilettes, pas de commerces, juste la nature, brute et bleue.
Les Japonais eux-mêmes la surnomment “le joyau caché de Shizuoka”. C’est une expérience à part, que seuls les voyageurs avertis intègrent dans leur itinéraire, souvent lors d’un voyage itinérant sur la péninsule.

9. Okuma Beach (nord d’Okinawa, préfecture d’Okinawa)
Luxe discret et sable immaculé au bout de l’île principale
Située sur la côte nord-ouest de l’île principale d’Okinawa, Okuma Beach déploie une longue bande de sable blanc bordée par les eaux chaudes de la mer de Chine orientale. Loin du tumulte de Naha, elle offre un cadre plus calme, idéal pour les familles, les couples et les voyageurs en quête de repos balnéaire, sans renoncer au confort.
La plage appartient en partie à un resort éco-responsable, mais l’accès au rivage reste libre. On y trouve de quoi pratiquer le snorkeling, le kayak, ou simplement se détendre sous les pins qui bordent le littoral. L’endroit est particulièrement apprécié des locaux pour les barbecues du week-end et les fins de journée paisibles, face à des couchers de soleil souvent spectaculaires.
Sa situation, à proximité du parc national de Yambaru, permet aussi de combiner baignade et randonnée dans l’une des dernières forêts subtropicales primaires de l’archipel.
10. Suishohama (préfecture de Fukui, mer du Japon)
La “plage de cristal” du Kansai, entre Tokyo et Kyoto
Moins connue que les plages du sud, Suishohama, littéralement “la plage de cristal”, est une plage de la mer du Japon, réputée pour la pureté de son sable et la clarté de ses eaux. Située dans la préfecture de Fukui, elle attire les amateurs de baignade et de sports nautiques depuis les années 1960, tout en restant à l’écart du tourisme de masse.
La plage est facilement accessible en train depuis Kyoto ou Osaka, via la ligne JR Obama. En été, les sauveteurs sont présents, et l’ambiance est familiale. On y croise souvent des groupes d’étudiants venus camper, des enfants jouant dans l’eau peu profonde, et des voyageurs venus profiter du calme typique de la côte nord-ouest.
Les rochers à l’extrémité de la baie offrent également un bon spot pour le snorkeling, avec une faune modeste mais observable dans une eau surprenamment claire pour cette latitude.

